TOUROUVRE - Une exposition de peintures aux Muséales

Publié le par BLOG INFOS DU 61

La migration des peuples est un moteur essentiel des échanges. Que cette migration soit familiale, professionnelle, conquête ou artistique, elle nourrit et enrichit le migrant. Les artistes n’échappent pas à cette règle. Nombreux sont les peintres et les sculpteurs canadiens venus à la rencontre de la culture française. Ils viennent découvrir, étudier et s’inspirer de notre patrimoine architectural, pictural, sculptural. Le plus bel exemple en est le peintre Riopelle.

Présence d'une quinzaine d'artistes

Grâce au soutien du Centre Culturel du Canada, les Muséales de Tourouvre accueillent une exposition consacrée aux membres des délégations du Canada ayant participés au salon annuel de la Société Nationale des Beaux-arts. Cette association, l’une des plus anciennes, est née en 1890 sous l’impulsion de grands artistes français tels que Rodin, Puvis de Chavannes. Plusieurs d’entre eux sont devenus associés puis sociétaires, soit sur nomination directe comme pour Humberto Pinochet ou Ginette Beaulieu, soit par prix, notamment Martin Brisson (2007), ou Lucie Chicoine et Johanne Martel (2009). Ces artistes sont venus s’inspirer de la vie parisienne pour certains et pour d’autres, découvrir les paysages, les musées, les monuments historiques. Pour la plupart figuratifs, ces peintres et sculpteurs nous offrent une grande diversité dans les sujets, leurs traitements, les techniques employées et les supports, reflets de la richesse de la création contemporaine canadienne. Les portraits de Lucie Chicoine sont semi-abstraits, inspirés du quotidien et de l’imaginaire, et mêlent diverses techniques. A l’opposé, ceux de Ginette Beaulieu sont très léchés, d’une finesse et d’une vigueur poussées. Le peintre Audrey Traini traite également du portrait en s’inspirant des contes et nouvelles érotiques italiennes du XVe au XVIIe siècles mais aussi de contes plus classiques. Très minutieuse, Audrey rédige sur chaque tableau une strophe du poème dont elle s’inspire. L’univers de Josée Gauthier est coloré, très graphique, sans visages mais emplis de douceur et de fantaisie. Josée aborde la famille, l’enfance, la rêverie mais aussi la douleur au travers d’une série d’illustrations consacrée à la violence sur enfants. A leurs côtés, nombreux sont les peintres à décliner la nature et le paysage. Humberto Pinochet nous offre des scènes urbaines (Montréal, Paris, New-York) où l’on perçoit la maîtrise de l’horizon, de l’architecture et de la perspective. A ces côtés, le peintre autodidacte Luc Landreville, dont la nature discrète et sereine, rejaillit dans ses œuvres. Ces toiles sont le parfait reflet des paysages québécois aux couleurs chaudes. Mais les paysages peuvent également abstraits ou semi figuratifs. Pour la médaille de bronze 2009, Johanne Martel, ce sont des paysages très abstraits, aux tons d’automne et d’hiver, entre les verts brumeux et les marrons laiteux. Lynne Ricard propose également des paysages dans lesquels elle laisse libre cours à son imaginaire et laisse parler ces entrailles comme elle le souligne. Quant à Lise Boilard, c’est un travail pictural axé sur les techniques mixtes : elle mêle peinture et matière; joue entre les pigments purs et les collages, et nous invite dans un univers où sa liberté créatrice s’exprime totalement. La nature est féminine, et elle est le sujet de prédilection de Raymonde Perron, Anne Drouin, Claire Fontaine, Diane Couet. Leurs fleurs sont peintes en gros plan, mais oscillent suivant la créatrice, entre une orchidée en gros plan, et un champs de pensées traités au pinceau plat. Très ouvragées, ces œuvres sont l’expression même de leur intérêt pour le végétal mais également de leur attrait pour la lumière, et le clair-obscur qu’elles maîtrisent parfaitement. Il faut également saluer le talent des sculpteurs : Jacques Corbeil, Alain Dionne et Marc Fugère. Jacques COorbeil et Alain DIionne appartiennent à la même association de sculpteurs sur pierre de la Montérégie. Passionnés par la matière, ils travaillent dans deux directions opposées, l’abstraction pour Jacques et le figuratif pour Alain. Mais tous deux offrent des œuvres où la lumière se joue des pleins et des vides, où les formes sont travaillées avec finesse. Marc Fugère, autodidacte, a appris à sculpter au cours de ses voyages au Nunavik. 25 années d’un contact nourri et enrichi auprès de sculpteurs Inuit. De leur enseignement, il a tiré les formes, a appris le respect de la matière, la taille directe et à laisser son imaginaire guider sa main, ce qui lui a permis de recevoir le 1er grand prix de sculpture du Cercle des Artistes Peintres et Sculpteurs du Québec.

Pratique: l'exposition débute le vendredi 16 avril et se poursuit jusqu’au vendredi 4 juin. Vernissage le vendredi 16 avril à partir de 18 h. Du 16 avril au 4 juin: ouverture du mercredi au dimanche, de 14h à 18h.

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